Le cancer du sein : Un challenge de santé publique
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme : 25 % des cancers féminins sont des cancers du sein.
Il est actuellement la première cause des décès féminins par cancer et la première cause de mortalité des femmes de 35 à 64 ans.
10 % des femmes risquent de développer, au cours de leur vie, un cancer du sein.
Si le diagnostic est fait à un stade palpable de la lésion, il est pour 50 % de ces cancers, déjà trop tard, d’où l’intérêt de faire le diagnostic à un stade infra-clinique.
Afin de pouvoir diminuer la mortalité féminine due au cancer du sein, des campagnes de dépistage systématique ont été mises en place.
Seul un diagnostic précoce et précis améliore les possibilités de traitement et augmente les chances de guérison totale.
Dans le cas où un cancer du sein est diagnostiqué, plus la détection est précoce, plus les chances de guérison sont importantes.
il est décisif pour la réussite du traitement de déterminer le plus tôt possible le type de tumeur et le stade de la maladie.
Ce qu’il faut savoir :
L’exploration du sein, appelée également bilan sénologique, est essentielle dans la lutte contre le cancer du sein.
Toute anomalie décelée n’est pas forcément un cancer. Le sein étant une structure très complexe avec de nombreuses variations, certaines anomalies peuvent parfois nécessiter des examens complémentaires (échographie – IRM – biopsie) et/ou des contrôles plus rapprochés afin d’en surveiller l’évolution (ex : les micro-calcifications).
Tous les cancers du sein ne sont malheureusement pas détectables par la mammographie soit du fait de la densité élevée de la glande masquant d’éventuelles anomalies soit du fait de son caractère atypique. D’où l’intérêt d’une surveillance régulière sur le plan mammographique mais aussi clinique par la palpation régulière du sein par la femme et son médecin.
Il est également indispensable d’apporter systématiquement les anciens bilans pour que le radiologue puisse comparer les images et détecter un minime changement qui pourrait évoquer un cancer tout débutant.
La mammographie représente le meilleur moyen de dépistage. La mammographie peut permettre de déceler des cancers non détectables à la palpation du sein. Les études montrent que la mammographie permet de détecter 95 % des cancers contre 50 à 60 % à l’examen clinique.
Une mammographie est pratiquée dans trois circonstances :
1°) Dans le cadre de la campagne de dépistage organisée par l’Office Départemental de Lutte contre le Cancer, tous les deux ans pour les femmes âgées de 50 à 74 ans. Il est organisé dans le département du Nord par l’ A.D.C.N. à LILLE.
Cet examen peut être réalisé dans le centre de Radiologie agréé de votre choix sans avance de frais. Nos différents centres de radiologie sont agréés pour ce dépistage.
Il comporte des clichés mammographiques de chaque sein réalisés selon des critères techniques et de qualité précis.
A l’issue de cet examen, la patiente sera systématiquement examinée par le radiologue qui donnera simplement un commentaire oral. Les clichés sont interprétés une première fois sur place puis ensuite « relus » par un radiologue référent au centre de gestion.
Si l’examen est normal, le centre de dépistage renvoie l’ensemble du dossier à la patiente (images et compte-rendu). Votre médecin traitant et votre gynécologue seront avertis directement des résultats par courrier.
En cas d’anomalie détectée ou d’insuffisance d’exploration, un courrier est adressé à la femme et à son médecin traitant indiquant la nécessité d’examens complémentaires. Ces examens comportent un complément mammographique et parfois une échographie, voire une IRM ou un prélèvement si nécessaire.
Dans ce cadre, seule la mammographie est prise en charge à 100% directement par la Sécurité Sociale sans avance de frais. Les examens complémentaires bénéficient de la prise en charge habituelle des actes de radiologie par la caisse et votre mutuelle
2°) Dans le cadre du dépistage individualisé en dehors de ces tranches d’âges : antécédents familiaux de cancer du sein, surveillance d’anomalies
3°) Pour le diagnostic d’une anomalie clinique (douleur, écoulement du mamelon, rougeur de la peau, palpation d’une «boule» dans le sein, etc.)
Comment se déroule l’examen
La patiente est en position debout, le sein étant immobilisé par un système de compression permettant de réduire l’épaisseur de la glande (prévention du flou cinétique, diminution de la dose et amélioration du contraste). Nos manipulatrices et manipulateurs seront attentifs à votre ressenti et contrôlent en permanence la compression de votre sein pour qu’elle ne soit jamais douloureuse. (vidéo explicative : Mammographie.swf )
Si vous avez des prothèses vous devez et vous pouvez faire une mammographie pour dépister le cancer du sein selon des techniques appropriées. Notre personnel est formé à ces protocoles ainsi qu’à la mammographie des personnes à mobilité réduite.
Pour la mammographie il n’y a aucune préparation particulière.
Il n’y a aucun effet secondaire : parfois de légères douleurs dans les seins pendant leur compression surtout quand ils sont denses ou de type mastosique. La mammographie est préférentiellement réalisée en première partie de cycle pour limiter cet inconfort. Elle utilise des rayons X. En matière d’irradiation des patients, aucun risque n’a pu être démontré compte tenu des faibles doses utilisées et des précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée.
Toutefois, pour les femmes enceintes, des précautions doivent être prises systématiquement : c’est pourquoi il est important de signaler si vous pouvez être dans ce cas.
A l’issue de cet examen, une échographie peut être proposée si les seins sont très denses « opaques » aux rayons X (exemple : la mastose) ou pour préciser une anomalie clinique et/ou radiologique. L’échographie est une exploration totalement indolore et non irradiante utilisant les ultrasons ; elle peut apporter des informations supplémentaires de grande importance. Elle permet très facilement de faire la différence entre la nature liquide ou solide d’un nodule et d’avoir ainsi une bonne orientation diagnostique. Il arrive que seule l’échographie soit prescrite chez la jeune fille ou la jeune femme, notamment en cas de grossesse ou en période d’allaitement.
Dans certaines circonstances très particulières et notamment en cas de prothèses, une Imagerie par Résonance Magnétique du sein pourra être demandée ; elle nécessite les mêmes précautions et recommandations que pour toute exploration par IRM.
Si une anomalie est détectée (cf classification A.C.R.), un prélèvement, envoyé au laboratoire, s’impose pour la caractériser :
-pour les lésions liquidiennes et habituellement bénignes (kyste simple, abcès) une simple ponction à l’aiguille fine (type intra-musculaire ) est habituellement suffisante
-pour les tumeurs solides bénignes ou malignes une microbiopsie guidée par échographie ou radiographie est souvent proposée. Le diamètre de l’aiguille un peu plus large nécessite une anesthésie locale
-pour les microcalcifications une macro biopsie est parfois souhaitée pour déterminer leur potentialité bénignité ou maligne. Elle nécessite également une anesthésie locale et un guidage radiologique.
En cas d’écoulement du mamelon, on peut vous proposer une galactographie : il s’agit du remplissage très progressif et indolore par un produit de contraste iodé visible aux rayons X d’un canal galactophore s’abouchant au niveau du mamelon. On utilise une petite sonde spécifique de calibre adapté et à usage unique mise en place au niveau de l’orifice sécrétant.
La classification A.C.R. (American College of Radiology) en mammographie, adaptée par l’A.N.A.E.S., est une classification internationale en fonction du degré de suspicion. Sur la base d’une sémiologie radiologique rigoureuse, cette classification va apparaître dans la conclusion des compte-rendus pour déterminer des conduites à tenir et des modalités de suivi particulières le cas échéant.
Ø ACR 0 : Lésion mise en évidence à l’occasion d’un dépistage mais en attente de bilan complémentaire d’imagerie
Ø ACR 1 : Mammographie normale
Ø ACR 2 : Présence d’anomalies bénignes, ne nécessitant ni examen complémentaire, ni surveillance.
Ø ACR 3 : Anomalies probablement bénignes : en dehors de tout facteur de risque particulier, elles relèvent d’une surveillance à court terme.
Ø ACR 4 : Lésion indéterminée: elle entraîne de fait la réalisation d’un prélèvement cytologique et/ou biopsique.
Ø ACR 5 : Lésion évocatrice de cancer : elle implique systématiquement une biopsie ou une exérèse.